Byzantins et Ottomans: Relations, interaction, succession (Analecta Isisiana) (French Edition)

IV 
Le personage du Turcophile
	domination latine est «une vraie captivité plus amère que toute captivité de la 
part des Barbares
	Agarénien me domine en apparence
	L\'explication anti-Iatine et anti-unioniste de Doukas transposée sousd\'autres cieux que celui de Constantinople en 1453 n\'est pas invariablement
	l\'existence relativement ancienne d\'un parti pro-turc
	la «Turcophilie»byzantine ; le terme n\'existe pas dans les sources et ne sera utilisé que parcommodité
	dans le cas des Thessaloniciens qualifiés par une chronique anonyme d\'«amis du Sultan»
	amici et 
benivoli Teucri
	qui désertent pour aller vi
vre  chez les infidèles
	«ils ne pensent ni ne font riende noble
	Les plus m. sensés, affilrme Cydonès, déclarent que même les valeurs spirituelles seront mieux péservrées sous domination turque: «Ils prétendent conserver plus sûrement la foi en cohabItant 
avec les Turcs
	Ceux qui sont déterminés à favoriser l\'installation du pouvoir turc, sonttoujours prêts à entrer en contact direct avec l\'ennemi : un acte vénitienrapporte qu\'en 1429, les arbalétriers de Thessalonique «sortent très souvent dela ville et vont même jusqu\'à fournir des renseignements aux Turcs»
	A plusieurs reprises, Cydonès déplore le fait que beaucoup de ses compatriotes ont pris l\'habitude
	Théologos Korax
	Au retour de leurs voyages, continue Cydonès, ces gens-là deviennent ouvertement les agents de propagande des barbares, allant jusqu\'à prêcher enpublic les bienfaits de la domination turque: «ils reviennent se faire valoirauprès des leurs concitoyens, sans même en faire mystère... c\'est avec une telleliberté de langage que ceux qui ont été gagnés à prix d\'argent par les Turcsprêchent librement en public dans leur intérêt et font tout ce qui leur plaît: cequi est précisément de livrer la ville et de faire des Turcs, clairement, lesmaîtres de tous; ainsi sont actuellement ceux qui souhaitent rendre la villeaprès avoir passé des traités, craignant ne pas se hâter assez à s\'abandonner aujoug de ces impurs»
	ce Philadelphien, interprète en langue turque de Manuel II
	Pachymère, au XIIIe siècle,évoque déjà ces paysans anatoliens qui, lassés de la mauvaise administrationbyzantine, passaient par villages entiers dans les rangs turcs où ils devenaientde précieux auxiliaires indigènes:
	Les sources des XIve et xve siècles offrent elles aussi une richedocumentation sur les déserteurs: soldats chrétiens qui s\'engagent dans l\'armée
	Constantin Acropoliteévoque ces Chrétiens qui «barbarisaienl» en prenant coutumes et noms
	portant vestim \'nfid l\'o • 2 en Ile mm et loquunturhnguam Ipsorum» .
	d\' E hés\' ,dl\' f . , s un mterprèteu su tan, qUI m~par apostasier sous la contrainte mais «qui, selon soncomportement, étalt un Turc dès avant sa conversiom,3.
	les activitésdes turcophlles, évoquent une gamme de motivations très riche parmilesquelles l\'antilatinisme ne joue pas un rôle déterminant.
	Il Y a d\'abord la simple constatation du rapport des forces politiques enprésence: dès la deuxième moitié du XIve siècle, Byzance n\'existe plus dansles faits comme corps politique indépendant
	«que rapidement tous lesterritoires de la Thrace au Danube tomberont entre les mains des Turcs, commecela s\'est passé précédemment en Phrygie et en Asie»?3
	«Le Tekfur est mon frere
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